Le contexte de l'intervention diffamatoire de Runi Gerardsen

Avant de répondre précisément aux accusations de Runi Gerardsen, je vais rappeler les faits. Et d'abord, rappeler qui je suis. Je suis un chercheur, ou plutôt j'ai plusieurs activités de recherche. Je suis d'une part enseignant-chercheur à l'Université de Lorraine, d'autre part j'effectue des travaux de recherche en tant que chercheur indépendant en histoire des sciences et techniques. Ces deux activités sont liées, la seconde se nourrit de la première et la première (où je m'occupe beaucoup d'histoire des mathématiques) de la seconde. Dans mon travail sur l'histoire des mathématiques, je suis notamment l'auteur du site LOCOMAT, utilisé par certains Wikipédiens, dont l'ex-administratrice HB. Mais je m'intéresse aussi au calcul mécanique et ai publié un certain nombre de travaux à ce sujet. En ce qui concerne l'histoire des sciences et techniques, la plupart de mes travaux sont inédits, mais j'ai examiné beaucoup de machines et mécanismes, et notamment un millier d'horloges d'édifice un peu partout en France. Quelques unes de ces horloges ont fait l'objet d'articles, notamment la grande horloge des Invalides (dans Saint-Louis-des-Invalides, la cathédrale des armées françaises, 2018), la grande horloge Lepaute du château de Fontainebleau (dans le catalogue sur l'exposition Un palais pour l’Empereur. Napoléon Ier à Fontainebleau, 2021) ou les horloges de la plate-forme de la cathédrale de Strasbourg (dans le Bulletin des amis de la cathédrale de Strasbourg de 2016). J'ai aussi écrit le chapitre sur les horloges astronomiques des 19e et 20e siècles dans le grand livre A general history of horology publié en 2022. Et en 2020, j'ai réalisé un modèle 3D de l'ancienne horloge de Notre-Dame de Paris que l'on peut trouver en accès libre, sans parler de l'application Android que j'ai développée et disponible sur le PlayStore.

En ce qui concerne Wikipédia, je contribue occasionnellement depuis 2006, mais très peu. J'ai deux identités, que je ne cache pas, à savoir schwilgue (2006) et roegel (2008). J'ai donc commencé avec un faux nom, puis mon vrai nom. Ces deux comptes me servent interchangeablement, le but n'a jamais été de cacher mes interventions. En 2006, mes premières interventions concernaient le calcul de la date de Pâques et si j'ai utilisé une autre identité que la mienne, c'était éventuellement pour ne pas attirer l'attention sur le fait que j'avais travaillé sur le sujet. Le fait que j'utilise un compte plutôt qu'un autre est quelquefois le simple fait du hasard. Le fait que schwilgue soit aussi mon compte est un secret de polichinelle.

Mes récentes contributions sous le nom roegel concernent d'une part le mécanisme de comput ecclésiastique de Schwilgué dont j'ai organisé l'étude fin 2022 et début 2023, et les vitraux de la cathédrale de Strasbourg, l'intégralité de mes contributions sur ce sujet ayant été supprimées par l'administratrice (?) Lomita fin août 2023. Quant au compte schwilgue, je l'ai très peu utilisé depuis fin 2019, même pas dix fois. Je l'ai notamment utilisé en mars 2022 pour mentionner la redécouverte du comput de Schwilgué. J'aurais pu utiliser mon vrai nom pour cela. D'ailleurs, quelques jours après cette modification, j'ai créé sous mon vrai nom la page consacrée à ce mécanisme, qui doit prochainement être exposé dans la cathédrale de Strasbourg.

On retiendra de ce qui précède que je ne cherche pas spécialement à cacher mes différentes identités. N'importe qui peut me localiser sur internet, trouver mon mail, trouver mes travaux de recherche, etc.

Ce qui a conduit à la réaction de Runi Gerardsen

Au cours de l'été 2023, j'ai passé un certain temps à réaliser une couverture photographique systématique des vitraux de la cathédrale de Strasbourg, pour lesquels la page Wikipédia était très maigre. J'ai apporté mes premières modifications à la page le 15 août 2023 à 18h13. Juste avant ma première intervention, la page ressemblait à ceci. La bibliographie était très lacunaire et un seul vitrail de 2015 était décrit, sans illustration. Par comparaison, la page Wikipédia des vitraux de la cathédrale de Chartres était considérablement plus complète.

Mon objectif était d'organiser mes photographies, de les raccrocher aux ouvrages de référence existants, de décrire sommairement chaque vitrail, et ensuite, peu à peu, d'intégrer ces informations dans Wikipédia. Dans un premier temps, j'ai intégré la bibliographie et j'ai laissé les photographies en dehors, sur un site dédié, à savoir corpus-vitrearum.github.io. Cela se justifie pour plusieurs raisons, d'une part parce que la couverture n'est pas stabilisée (d'autres photographies doivent se rajouter et ceci modifie la numérotation des vues), d'autre part je comptais ajouter des descriptions au fur et à mesure. Les photographies ont été placées sous une licence compatible avec Wikipédia et j'espérais un jour faire un téléversement par bloc des quelques 2500 photographies (environ 1Go).

En attendant cela, mon idée était de créer sur la page des vitraux de la cathédrale de Strasbourg des rubriques que d'autres pourraient compléter. (Je n'avais pas prévu de travailler aux vitraux au-delà d'août 2023.) Le 27 août 2023, l'état de la page, avec une bibliographie plus complète et une ébauche des subdivisions des baies était celui-ci. On peut trouver que le travail n'était pas fini, mais on peut aussi considérer que cela préparait le travail des suivants.

Tout le travail précédent a été balayé par une administratrice, Madame Lomita, qui n'a trouvé rien de mieux comme commentaire que « ?? » :

Le moins que l'on puisse dire, c'est que l'attitude de Madame Lomita (dont ce n'est certainement pas le vrai nom, et qui a eu visiblement une activité sur Wikipédia avant son inscription sous le nom Lomita) était un peu brutale et cavalière. On ne supprime pas un travail de recherche, et aussi des heures de travail qui ne sont visiblement pas une impasse mais préparent une suite, en se contentant de deux points d'interrogation. C'est tout simplement prendre les utilisateurs pour des imbéciles et j'ai évidemment parfaitement le droit de le dire. Une dame (ou un gentleman) n'aurait pas fait cela.

À vrai dire, pour être exact, en date du 21 août, il n'y avait que des ébauches de descriptions des baies. Le 27 août, j'ai ajouté un lien (provisoire) vers une nouvelle page que j'ai appelée « Détail des baies de vitraux de la cathédrale de Strasbourg ». Cette page n'existe plus, mais donnait 79 liens vers les pages qui sont elles-mêmes données ici. En gros, la page supprimée était la version Wikipédia de cette page.

C'est apparemment ce lien qui a fait réagir Madame Lomita et elle a décidé de tout supprimer, la page, mais aussi les ébauches des baies et la bibliographie, en affirmant qu'il s'agit d'un « test de débutant ».

Peut-on dire qu'il s'agit-là d'une attitude patiente et compréhensive ? Est-ce là une attitude constructive ? Ce n'est évidemment pas le cas. Il n'y a eu aucun effort pour comprendre la situation ou même pour proposer une alternative (par exemple de mettre le lien dans une section à part). À la limite, j'aurais pu accepter de ne pas créer une nouvelle page et de me contenter d'un lien (provisoire, toujours) vers mon site.

Et en fait, c'est ce que j'ai proposé. Le 29 août, j'ai ajouté un unique lien dans une section de liens externes :

Comme je m'attendais à ce que cet unique lien soit supprimé, je l'ai mis en commentaires. Et bien sûr, Madame Lomita n'a pas manqué de le supprimer :

N'importe quelle personne sensée, n'importe quel administrateur de Wikipédia qui se respecte, n'importe quel gentleman ou dame, verrait qu'il y a là un problème. Il était normal de le contester. Madame Lomita, on peut le noter, n'a pas jugé utile de donner les moindres explications constructives. Il y avait là une attitude condescendante tout simplement inadmissible.

J'ai donc contesté cette attitude sur la page de discussion de Madame Lomita.

Les quelques échanges assez improductifs avec Madame Lomita ont révélé que celle-ci avait à peine regardé ma contribution. Elle a notamment écrit :

Madame Lomita n'avait donc pas même vu que pour chaque panneau des vitraux, je donnais un titre et un renvoi vers les ouvrages de référence du Corpus Vitrearum parus en 1986 et 2007.

La suppression du lien vers mon indexation a conduit à de nouveaux échanges sur la page de discussion de Madame Lomita. Notons en passant que je n'ai jamais cherché à faire de l'autopromotion. Certes, j'ai mis mon nom sur chaque photographie, mais ce n'est rien d'autre qu'un moyen d'éviter que la licence ne soit trop facilement contournée. Si mes photographies représentent de l'autopromotion, alors tous ceux qui déposent des photographies dans Commons sont coupables d'autopromotion.

Dans mes derniers échanges (improductifs, donc) avec Madame Lomita, j'ai reproché à Madame Lomita d'être destructrice, de ne pas être capable de rentrer dans le fond des sujets, et j'ai indiqué que je ne savais toujours pas pourquoi la bibliographie détaillée que j'avais donnée (voir ici) avait été supprimée. Madame Lomita ne l'a jamais dit. J'ai donc affirmé que c'était idiot et qu'il y avait un problème d'ignorance intellectuelle, ce que je maintiens. Ce n'était pas du sexisme, ce n'était pas condescendant et ce n'était pas « puant » comme un administrateur l'a ensuite dit. C'était simplement juste. Malheureusement, certains administrateurs s'abritent derrière un statut qu'ils pensent les rendre intouchables et qu'ils croient déconnectés de la réalité.

Suite à cela, j'ai été informé que j'avais été bloqué sur Wikipédia. Je pensais avoir été bloqué par Madame Lomita, mais apparemment c'est un autre administrateur, un certain DocMuséo qui en est à l'origine. Évidemment, encore un sobriquet prétentieux pour des gens qui passent leur temps à cacher leur identité et à se croire supérieurs aux autres.

J'ai alors contesté mon blocage sur la page des requêtes aux administrateurs. Dans la discussion qui a suivi, Laurent Jerry semble croire qu'il a une part de responsabilité dans mes modifications de la page des vitraux, alors que ce n'est pas du tout le cas :

Même si la page avait été plus complète, elle n'aurait certainement pas couvert tous les panneaux (et à Chartres ce n'est pas non plus le cas), et il y aurait eu une utilité à faire plus, par exemple à créer une page par baie. Quant Laurent Jerry (ça aussi, c'est un vrai nom ?) écrit que « Cette lacune a sans doute créé un appel d'air dans lequel Roegel s'est engouffré », c'est évidemment faux.

Ensuite, l'administrateur Binabik affirme que j'aurais manqué aux règles de savoir-vivre (RdSV), mais personne ne semble remarquer que le savoir-vivre, c'est aussi la communication, la patience, etc., qualités que justement Madame Lomita ne semble pas être capable de mettre en œuvre. (Cet administrateur a aussi laissé un autre commentaire sur ma page de discussion (pdd), voir plus haut.)

Peut-être que les administrateurs devraient aussi se demander ce qu'est le savoir-vivre, et ne pas croire qu'il leur est inné ?

L'administratrice Bédévore pense que je n'ai pas compris le rôle des « sysops » :

Peut-être que je n'ai pas compris ce rôle (tiens, sysop n'a pas encore de renvoi vers le français, à vous de jouer), mais ce qui est certain c'est qu'il faut quelqu'un qui évalue le contenu et aussi le contenu à venir. Donc quelqu'un qui regarde un peu plus loin que la surface des choses. Dans mes contributions récentes, je n'ai vu personne faire cela. Je pense qu'il serait utile que les administrateurs réfléchissent à cela. Peut-être que le fonctionnement de l'administration est trop syntaxique ?

Ensuite, l'ancienne administratrice HB a eu la gentillesse de dire du bien de mon travail en histoire des mathématiques, mais, malheureusement, elle a aussi soutenu une sanction à mon encontre. Je pense qu'elle n'a pas eu tout le contexte (et il est vrai que même sur une affaire aussi simple, le contexte est déjà compliqué, il suffit de voir tout ce que j'écris ici). Et non, je ne suis pas un « presque-nouveau contributeur », même si je n'ai pas l'ancienneté de Madame HB. Soit dit en passant, je serais heureux d'avoir un retour sur mon travail dans LOCOMAT de la part de cette dame, mais évidemment pas sous une couverture. (Je vois qu'elle a par exemple utilisé mon travail sur la page Arrondi.)

L'administrateur DocMuséo a ensuite écrit que « [mes] propos étaient condescendants, sexistes et puants », ce qu'ils ne sont pas, et m'a accusé d'être un nouveau, alors que ma présence sur Wikipédia est antérieure à la sienne. Cet administrateur se croit intelligent en me renvoyant vers un guide des bonnes manières locales, mais pour moi, ce sont des arguments de gamins dans une cour de récréation. Lorsque cet administrateur ira en Iran ou en Afghanistan, j'espère qu'il prendra aussi les habitudes locales et soutiendra la torture, les décapitations, les exécutions publiques, etc. De manière évidente, il faut être plus nuancé que ne l'est DocMuséo. Par ailleurs, pour quelqu'un qui a travaillé dans des musées (et que j'aurais pu rencontrer lorsque je suis intervenu au Muséum National d'Histoire Naturelle), on aurait pu imaginer un peu plus de compréhension et de sympathie. C'est assez décevant.

L'administrateur Bertrand Labévue, que nous reverrons, a aussi cru utile de rouler des muscles, visiblement sans avoir analysé tout le contexte. (En passant, grâce à M. Labévue, j'ai découvert les lentilles Stanhope, mais si M. Labévue a traduit la page des visionneuses Stanhope, il aurait aussi pu traduire celle des lentilles Stanhope...)

C'est alors que nous arrivons à l'intervention de Runi Gerardsen, que je reprends ci-après. Mais avant cela, je cite encore mon dernier message aux administrateurs, écrit après que ma demande de déblocage (de 24 heures) a été rejetée :

Tout ceci étant maintenant précisé, vous pouvez reprendre la lecture de la page principale.